Infos du CA de SUdF

Information Samu-Sdis

Publié le 23/09/2007
Tags : Infos du CA Information SUdF
Ayant voulu, jusque-là, ne voir dans la démarche de la Fédération des sapeurs-pompiers qu'une recherche prospective utile et opportune, engagée dans l'unique dessein de faire avancer la qualité et la sécurité du service rendu conjointement aux patients, je ne peux, aujourd'hui que ressentir une certaine amertume à la lecture du Point de cette semaine : les propos qui y sont tenus par le Colonel Vignon donnent - je le reconnais volontiers - un certain crédit aux opinions les plus inquiètes que plusieurs d'entre vous expriment depuis quelque temps.

La perspective du congrès des sapeurs-pompiers crée - chacun le sait bien - un contexte propice à des initiatives ou à des annonces auxquelles nous réagirons, le cas échéant, comme il conviendra.
Mais, sans attendre (et l'article du Point, par lui-même, m'oblige à une première réaction), voici résumée la position actuelle de Samu de France.

  1. La situation sur le terrain, telle que nous la vivons au quotidien, est loin d'être celle décrite dans cet article et le Colonel Vignon trompe le grand public lorsqu'il prétend la résumer par ces mots : "L'organisation actuelle conduit à des dysfonctionnements graves".

    Notre organisation française est, tout au contraire, internationalement reconnue comme une référence.

    Nous ne pouvons, par ailleurs, que nous féliciter de l'excellente coopération entre les différents acteurs qui concourent à la prise en charge des patients en urgence, parmi lesquels, bien évidemment, les sapeurs pompiers dont nous connaissons et reconnaissons les compétences techniques, l'efficacité organisationnelle et la grande humanité.

    Nous constatons chaque jour l'efficacité du service rendu aux patients par le dispositif public de secours et d'urgence. Médecins hospitaliers urgentistes, nous en avons la preuve quotidienne, confirmée par nos confrères d’autres spécialités.

    La seule question qui vaille d'être posée aujourd'hui est de savoir comment améliorer encore cette remarquable organisation, sachant que trois problématiques particulières sont à traiter avec une certaine priorité :
     
    • renforcer la régulation médicale pour mieux adapter encore la réponse à chaque cas particulier, limiter le recours à l’hôpital aux seuls cas médicaux qui le nécessitent (avec, naturellement, une marge de sécurité) et orienter les patients dans les bonnes filières de prise en charge (ce qui est de plus en plus nécessaire et aussi de plus en plus complexe du fait même des progrès de la santé, comme par exemple aujourd'hui pour les AVC) ;
       
    • réfléchir, pour les populations isolées, à des solutions spécifiques respectant les principes de la pratique médicale et de l'égalité des chances ;
       
    • chercher à mieux articuler les politiques et revoir les différentes missions, notamment celle des infirmiers seuls en pré-hospitalier dont l'émergence non concertée est, aujourd'hui, en passe de devenir plus un problème qu'une solution.
       
  2. Samu de France est, plus que jamais, impliqué dans les réflexions en cours et les discussions sur toutes les questions qui, directement ou indirectement, concernent l'aide médicale urgente ainsi que la PDS, qui - comme l'a bien souligné le rapport Grall - lui est indissociablement liée.

    L'actualité est aujourd'hui dominée par les interpellations de la Fédération des sapeurs-pompiers et notamment sa demande de financements complémentaires.
     
  3. Face à cette actualité, Samu de France agit en très étroite union avec la Sfmu et l'Amuf.
    La démarche solidaire de nos trois organisations est portée par la conviction commune suivante :
     
    • il n'est en rien justifié de remettre en cause les fondements de notre organisation ;
       
    • la qualité de la prise en charge des patients - qui est notre obsession commune - passe par une forte implication des structures hospitalières d'urgence dans le champ pré-hospitalier, au moyen de la régulation médicale (dont le rôle est croissant) et de l'intervention des Smur dans les situations qui le nécessitent, incluant les situations de doute, et incluant, bien évidemment, aussi les patients vivant en milieu isolé ;
       
    • les sapeurs-pompiers ont et auront toujours un rôle de premier ordre à jouer, mais la complémentarité entre pompiers et Samu-Smur ne doit certainement pas devenir celle que le Colonel Vignon appelle de ses vœux quand il assène : "La santé doit se recentrer sur ses missions de soins et nous laisser exercer notre spécialité : l'urgence. Si nous avons besoin de médecins, nous les appellerons."

Samu de France poursuivra donc, en lien le plus étroit possible avec tous ses partenaires, les réflexions et les actions constructives visant à l’amélioration de la qualité du service rendu, depuis plus de 30 ans, aux patients, avec une efficacité très appréciée de la population et sans cesse croissante.

Marc GIROUD
Président de Samu de France

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